Abordons ensemble un sujet tellement tabou : celui du regret maternel.
Le regret maternel est un ressenti globalement négatif de la maternité, durable ou passager. Cela n’a rien à voir avec l’amour que l’on porte à l’enfant, une difficulté d’attachement, une dépression post-partum ou encore une pathologie psychique.
Le regret maternel c’est ne pas réussir à s’épanouir dans ce rôle de maman, le vivre comme une contrainte, une corvée. Le regret maternel c’est regretter sa vie d’avant, avoir l’impression de l’avoir sacrifiée, trouver plus d’inconvénients que d’avantages à avoir un enfant.
Le regret maternel s’accompagne d’une lourde charge de culpabilité. Car il y a l’amour pour l’enfant, l’envie de bien faire… de trop bien faire parfois. En général, au plus le regret est grand au plus l’investissement est important, comme pour se rattraper, effacer cette « anormalité »,…
Les mamans qui en souffrent ne sont pas des « mauvaises mères », des femmes « égoïstes » ou des mamans « défaillantes ». Ce sont en général des femmes qui ont vécu une histoire familiale difficile, une grossesse et/ou un accouchement complexe.
Et puis, il y a la pression de la société, celle dans laquelle la femme est associée au rôle de mère et la parentalité idéalisée. En effet, même si les mentalités évoluent et que les paroles se libèrent, une femme qui ne souhaite pas d’enfants questionne et peut être jugée négativement tout comme un parent qui se retrouve démuni face à la colère de son enfant.
️Pour sortir de ce regret maternel, il ne faut pas hésiter à en parler. Il me semble aussi important de désacraliser ce rôle de mère et plus généralement du parent. Il n’y a pas une seule façon d’être parent. C’est un cocktail de paradoxes entre amour et désillusions, d’improvisation, de ressentis et de responsabilités à tenir. Il est possible de ne pas tout aimer dans sa vie de parent.
Oui on peut regretter d’être mère, comme on peut regretter d’être père car on ne naît pas en tant que tel, on le devient. Cela signifie que l’on doit apprendre à l’être, que l’on peut donc faire des erreurs et/ou avoir besoin d’aide et de soutien.