La frustration est un état d’insatisfaction provoqué par le sentiment de n’avoir pas pu réaliser un désir.
Quoi de mieux qu’une pandémie mondiale pour nous faire vivre pleinement des frustrations? D’ailleurs, qui peut dire que la frustration est facile à vivre? Qui peut affirmer “je suis tolérant.e à la frustration?” Je ne suis pas sûre de voir beaucoup de mains se lever. Alors comment peut-on demander à un enfant de gérer sa frustration?
D’autant plus que le jeune enfant a été un bébé il y a peu de temps. Un bébé ne connaît pas la frustration puisqu’il n’exprime que des besoins vitaux : dormir, manger, boire, se faire câliner. Il est donc difficile pour tout enfant de faire face au premier refus parental.
Et pour les parents, ça l’est aussi parce que ça peut les rendre mal à l’aise, les culpabiliser, les faire souffrir. Et parfois, l’envie d’éviter un conflit est très forte.
Il n’existe pas de formule magique permettant qu’un enfant n’exprime aucune émotion puisqu’une émotion est légitime et naturelle. Mais on peut lui proposer des moyens d’expression “sains” : taper dans un coussin, crier dans le jardin, gribouiller une feuille,…
La frustration est bonne pour la construction de l’enfant mais cela ne signifie pas qu’il faut absolument chercher à le frustrer. Et il ne faut pas non plus chercher à éviter de le faire. L’idée est plutôt de l’accompagner dans ce moment désagréable afin qu’il apprenne à se faire confiance et à solliciter ses propres ressources pour faire face aux obstacles de la vie.
Bien sûr, il n’est pas possible de garder son calme et sa sérénité à chaque fois. Ça arrive de crier, de hurler et de dire des mots qui dépassent nos pensées. Mais on peut revenir dessus quand la tension est redescendue, en discuter avec son enfant et s’excuser. Voir son parent revenir sur son erreur et demander pardon, voilà un bel apprentissage de vie pour un enfant.
